Les origines de Stefan sont assez obscures. Beaucoup de rumeurs racontent qu’il est un simple roturier né dans une ferme, le fils d’un marchand dans une petite ville où est un noble de la capitale. L’intéressé ne comprend pas cet engouement sur son passé, mais il n’a jamais pris le temps de s’attarder dessus.
Pour ma part, je connais son histoire et je vais vous la raconter.
Celui d’un simple bibliothécaire qui a voué son existence à tenir informé ses pairs
Stefan est réellement né près d’un petit village, le 14 Barrakas, à la frontière de Sarathan et Maiwë. Il y a vécu toute son enfance auprès de ses parents, Adelstan Céhunblag et Astrid Archer (car oui, ils n’étaient pas mariés). Si cette dernière était connue pour être une druidesse d’une immense gentillesse, le premier était connu pour ses sorts expéditifs et dévastateur. Tous deux avait décidé de quitter les rangs des mercenaires, car ils décidèrent d’élever leur enfant loin des champs de batailles. On ne pouvait pas dire que la petite famille roulé sur l’or, mais ils se subsistaient grâce aux contrats de chasse de la population locale.
Stefan admirait les capacités magiques de son père. Par moment, il l’imitait sous les yeux amusés de sa mère. Néanmoins, son père refusa de lui apprendre les bases de la sorcellerie et demanda à sa compagne de lui apprendre l’art de converser avec les plantes et les animaux. Le fils démontra aucun talant dans ce domaine, bien qu’il apprît par cœur les bases de la discipline. Astrid pensa que son incapacité était due à son jeune âge.
À cause d’une attaque de bandit, survenu à ses cinq ans, Stefan développa une certaine crainte des inconnus. Il eut également du mal à se rapprocher de ses camarades de classe et préféra s’isoler dans un coin, tout en cachant son visage sous un capuchon. Sa personnalité calme et solitaire fut l’admiration de nombreuses mères qui demanda conseil à la sienne. Le garçon aimait principalement la compagnie des livres, découvrant une partie du monde et ses habitants. Stefan ne le savait pas encore à cette époque, mais en lisant ces ouvrages, il se cultivait tout en élargissant son champ de vision.
Le fils de Céhunblag attendait avec impatience son dixième anniversaire, jour où son Vinnyan apparaîtra. Quand cela fut le cas, il découvrit un petit oiseau aux couleurs multiples. Sa mère lui informa que sa moitié était un pinson des arbres. La déception se lit sur son visage, car il aurait aimé un aigle ou un renard, comme ses parents. Il fit longuement la tête à cette autre partie de son âme, au point qu’il ne réalisa pas toute suite sa peur grandissante des inconnus. Ce fut sa mère, qui s’inquiéta la première de ce comportement. Astrid chercha à comprendre la raison, et Stefan accepta pour la première fois d’écouter Neath, son pinçon. Il découvrit qu’ils avaient le pouvoir de sentir le danger autour d’eux avant qu’il les atteigne.
Le garçon, devenu adolescent, resta souvent dans son coin, mais il développa également un comportement espiègle. Grace à son Vinnyan, Stefan partit en quête de la plus grande interdiction : la bibliothèque de son père. Elle se situait dans une pièce fermée, dans la cave. La seule façon d’y accéder était de résoudre une énigme élémentaire. Stefan avait mit quatre ans pour le résoudre, depuis son septième anniversaire. Il s’empara d’un livre de sorcellerie, profitant des absences prolongé de son père. Puis, il le remettait dès que ce dernier revenait à la maison. Ce que le fils ne savait pas, c’était que Adelstan se doutait de sa désobéissance. Il avait placé un sort qui lui permettait de le constater à son retour. Il le laissa faire, pour qu’il découvre lui-même le danger de cette discipline, comme il l’avait découvert lui-même à son âge. Néanmoins, il s’assura que son fils ne se mette pas en danger.
Un jour, Stefan décida de faire un essai. Il récita l’incantation d’un sort basique de foudre. L’attaque faillit le tuer, mais son père l’avait contré avec l’un de ses sorts. Sous la stupeur, l’homme avait constaté la puissance de son héritier, semblable à la sienne à son âge. Il se montra plus sévère avec son fils et lui interdit l’utilisation de la sorcellerie. Ce comportement provoqua les foudres de Stefan qui comprit que son talant se situait dans ce domaine.
Jusqu’à ce que Stefan soit assez âgé pour quitter la maison, les deux hommes se confrontèrent l’un à l’autre, et Astrid parvint tant bien que de mal à contenir la tension entre eux. Stefan annonça qu’il étudierait la sorcellerie dans un établissement spécialisé aux détriments de son père. Sa mère ne le retint, le sachant aussi têtu que son père. Cependant, elle lui conseilla une école en particulier, sans lui dire que son père y avait étudié.
À l’âge de quinze ans, Stefan réussit son examen d’entrée, mais de justesse. Il possédait une belle puissance magique, mais il ne savait pas la contrôler correctement. Auprès de ses professeurs, il apprit à le faire, chose que son père n’avait jamais réussi durant ses années d’études. Il finit par découvrir, au bout de deux ans, le lien entre l’école et sa famille. Au début, il était en colère, mais elle retomba aussitôt en remerciant la chance d’y étudier. Durant sa troisième année, Stefan voulut se détacher de son père en étudiant l’escrime. Il souhaitait devenir un chevalier-mage. Cependant, ses notes catastrophiques et son corps lui firent comprendre qu’il ne pouvait se tourner dans cette voie. Résolut à devenir un simple sorcier, il continua à étudier jusqu’à obtenir son diplôme.
À la sortie de ses études, Stefan intégra un petit groupe de mercenaire en tant que sorcier. Bien que cette vie fut difficile, et parfois dangereuse, il continua dans cette voix en se donnant corps et âme. Durant toutes ses années de service, il avait la sensation d’être incomplet. Il voyait également la difficulté de certains groupes, anéantit par le manque d’informations.
En tant que mercenaire, il se doutait que ce genre de situation venait assez régulièrement, car ces soldats indépendants ne savaient pas forcement comment trouver ses informations. Dès qu’il le pouvait, il donna conseil à ses confrères autour d’une bière. Lentement, une idée s’installa dans son esprit et à mesure qu’elle germa, Stefan eut la conviction que sa place n’était pas dans un champ de bataille. Il s’installa dans une ville et d’acheter un bâtiment avec les maigres économies.
On ne pouvait pas dire que ce bâtiment fut le plus beau de tous. Néanmoins, ce bâtiment lui avait servi de base, pour aider mercenaires et aventuriers faisant escale chez lui. Au début, il déposa ses propres livres dans un petit meuble. Puis, il eut quelques visites grâce à la publicité que faisait son ancien compagnon. Il conseilla ses visiteurs de ces connaissances. Parfois, ces derniers le remercièrent en le payant soit en argent, soit en objets.
Lentement, Stefan réunit des livres sur la géographie, la stratégie, la faune et la flore dans un premier temps. Puis, progressivement, comme son large esprit, sa bibliothèque s’agrandit au gré de ses envies. Il se rendit compte que son espace se transforma en une véritable bibliothèque et que le travail devint de plus en plus conséquent. Le jeune propriétaire dut engager un partenaire qui accepta son idée de base : aider les voyageurs grâce aux connaissances emmagasinées en ce lieu.
« Les livres sont à la disposition de tous.
Aucun emprunt ne sera accepté.
Or, vous pouvez tout trouver pour votre voyage ou votre mission. »
Tel fut les mots sur l’écriteau devant la porte d’entrée.
Vous vous demandez comment je le sais ? Parce que j’ai mis près de soixante-cinq ans à créer ce lieu. J’y ai sué et j’en suis fier. Bien évidement, ce que je viens de vous raconter est qu’une petite partie de mon existence. Et maintenant, si je vous racontais le reste...